20 Décembre 2015
Pour commencer dans la bonne humeur cette nouvelle année je vous propose de faire un petit plongeons dans le Front de Gauche, porte drapeau officiel de la gauche alternative (ou "radicale" comme aiment le dire les médias). L'état des lieux à l'aube de la course présidentielle n'est pas reluisant, pourtant le potentiel existe et sur une élection de personalité comme la présidentielle les queurelles d'appareil qui gangrenent la formation depuis ses débuts peuvent s'estomper. Tour d'horizon.
Après avoir analysé le pourquoi contextuel de l'impossibilité française de faire émerger un mouvement de gauche radicale citoyen de grande ampleur, Il faut maintenant tenter de voir en quoi le FdG est trop différent ses collègues sud-européens pour prétendre à un même angouement en France. Or mon expérience personnelle dans cette formation ainsi que ce que qui est affiché dans les médias par les leaders du FdG laisse au mieux perplexe.
Concernant la formation en elle même elle pêche par son illisibilité chronique. J'accuse ici directement le PCF et EELV d'être les principaux porteurs de cette partie de l'échec avec pour raison des questions d'appareils. EELV est, tout le monde le sait, divisé entre les pro et anti gouvernement qui font régulièrement entre eux les chaises musicales au point qu'on ne sait plus qui dit/ pense quoi (Mme Duflot ?). Cette division amène des alliances à géométrie variable en fonction des contextes, alliances porteuses par ailleurs (voir Grenoble aux municipales de mars 2014 ou le bon score de Mr Onesta en Midi Pyrénées Languedoc Rousillon aux dernières régionales), mais variant tellement d'un endroit à l'autre qu'il est impossible de s'y retrouver.
Concernant le PCF, le vieux parti amène son lot d'incohérences en vendant son âme pour quelques places d'élus. Ses alliances régulières avec le PS Libéral Valls/Macron ne peut qu'amener les électeurs à unifier la gauche et la mettre comme un seul bloc dans le même carcant: celui du PS. Le PCF a sacrifié ses convictions et les valeurs de la gauche alternative pour conserver ses postes d'élus locaux au point même de saboter les campagnes des listes FdG partant sans lui, comme ce fut le cas lors des municipales à Toulouse ou le PCF local a activement attaqué la liste FdG qui s'opposait au PS Pierre Cohen. Un coup à droite, un coup PS, un coup Ecolo, un coup tout seul, le PCF et par extension le FdG pêche par son inconstance...
Il serait bien facile pour le sympatisant mélenchoniste que je suis que d'attaquer uniquement le PCF. En effet le PG (Parti de Gauche) a son lot d'errements notamment dans son fonctionnement. Lorsqu'on entre dans cette structure et qu'on l'observe. On remarque que quelques personnes trustent les places interessantes et valorisantes (dans les instances ou les listes électorales) rétrogradant les bonnes volontés extérieures au role de faire valoir et de colleur d'affiche. Les parachutages bien qu'a très petite échelle (les pouvoirs en jeu sont faibles) existent au point de décourager les militants face à cette hyperstructure très bureaucratique et très centraliste/ jacobine. Difficile dans ce contexte d'arriver, jeune militant, et d'espérer gravir les échelons et se voir confier des taches interessantes et valorisantes rapidement...
Enfin dernier point, le FdG est globalement gangrené par son manque de représentativité de la société et notamment des classes populaires. A chaque élection le constat est le même, les listes sont composés majoritairement de fonctionnaires, d'universitaires, de profs, de chercheurs, de personnes diplomés. Peu d'employés, peu d'ouvriers trouvent une place dans ces listes. Comment donc espérer parler aux ouvriers et aux classes populaires quant aucuns de leurs représentants n'est candidat ?
Au final le FdG est, comme beaucoup de partis, une hyperstructure ou les intérêts de quelques élus/ dirigeants priment. Les intérêts personnels de chaque formation se subrogent à celui de la formation et des citoyens qui la compose. Une organisation moins pyramidale et une clarté idéologique sont les premières et simples choses à faire pour regargner en clarté et à terme en voix.
Cependant malgré ces constats par très entousiasmant, je reste convaincu qu'un bon score en 2017 peut être réalisé, si tant est que le candidat réussi à fédérer les électeurs et les médias autour de sa personne comme Mélenchon en 2011, effaçant ainsi les structures de parti, un résultat similiare est tout à fait envisageable. Je pense même qu'a la vue de la déception engendrée par le PS, un résultat supérieur est possible en captant les déçus de la gauche du parti d'Epinay. L'année qui arrive amènera bien des réponses à ces prédictions.
En attendant que tout celà arrive, ou pas, continuons plus que jamais à penser, débattre, contredire et réfléchir pour que vive et survive la liberté d'expression et le pluralisme dans le débat!
Che de Fermont