Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le temps d'y penser

Le monde est plus complexe qu'il n'y paraît... Venez prendre "Le TEMPS d'y PENSER" !

Pourquoi pas de Syriza à la Française ?

La gauche radicale au pouvoir en France ? Peu probable... Faute à des institutions et à une conjoncture défavorables

La gauche radicale au pouvoir en France ? Peu probable... Faute à des institutions et à une conjoncture défavorables

J'entend souvent mes camarades de gauche espérer la constitution d'un bloc citoyen, social, humaniste et écologiste à l’instar de ce qui peut se faire en Espagne avec Podémos ("Nous Pouvons") de Pablo Iglésias et Syriza en Grèce avec Alexis Tsipras . Malheureusement je pense que la constitution et la victoire d'un tel mouvement en France est peu probable pour 2 raisons, une conjoncturelle et une institutionnelle.

Une Ve république pas taillée pour ce genre de formation

Ne se voilons pas la face, si Mélenchon, soutenu par toute la gauche "radicale" porte un projet de VIe république c'est parce qu'il sait très bien que nos institutions et particulièrement notre mode de scrutin ne sont pas à même de favoriser l'émergence et la prise de pouvoir de ce pan de l'échiquier politique. Le scrutin uninominal des 2 élections phares, présidentielles et législatives, à 2 tours amène à une sous représentation caricaturale de nombreuses formations. Le parlement étant maitre dans l'établissement de la loi il faudrait qu'une majorité de députés soit issue de la gauche radicale pour réformer la France. Pire encore pour modifier la constitution et instaurer une Ve république bis ou une VIe république ce sont les 3/5 des parlementaires (députés et sénateurs) qu'il faudrait convaincre. A moins de convoquer une constituante mais pour cela c'est le pouvoir présidentiel qu'il faudrait conquérir.

Bref il apparaît, très compliqué d'un point de vu institutionnel de voir arriver aux pouvoirs exécutif et législatif une formation type Syriza. L'autre point mettant du plomb dans l'aile de cet espérance, n'en est pas moins déprimant et tient d'avantage de la situation de la France

Un pays "relativement" épargné par la crise qui cherche à conserver son statut

Cette phrase à elle seule fait figure de diagnostic Grâce à un système social servant d'amortisseur les effets de la crise ont été bien moindre en France qu'en Espagne ou en Grèce où le taux de chômage est deux fois plus élevé que le notre. De même la paupérisation en France a été bien moindre que dans ces pays et même que face à des puissances comparables comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne (la différence est moins importante avec ce deuxième groupe de pays mais existe). Nous devons cela à notre système social de redistribution, celui là même que la droite et une partie de plus en plus expressive au PS souhaitent laminer.

Pourquoi rappeler ces points ? Parce qu'ils me permettent d'amener sur la table la peur qui anime nos concitoyens: celle du déclassement. Les classes moyennes ont peur de devenir populaire, les populaires ont peut de devenir pauvres, les pauvres ont peur de perdre le peut qu'ils ont encore, les parents craignent pour l'avenir de leurs enfants qui ont le plus grand mal à s'insérer dans le marché du travail... Je pourrai continuer comme ça des paragraphes entier mais je me suis promis de faire court aujourd'hui, je pars donc du principe que vous avez compris l'idée. Les français de 2015 ne veulent pas (re)conquérir de nouveaux acquis sociaux comme grecs et espagnols qui se sont littéralement fait plumer depuis 2008, mais ont peur de finir comme ces mêmes pays d'Europe du sud. Les français de 2015 veulent conserver ce qu'ils ont, leur petit pécule, leur petite maison, leur petit confort (ce qui est normal). Conserver, là est le mot-clé car il amène aux choix de vote des français qui pour "conserver" leur situation votent pour des partis "conservateurs". La peur du déclassement, c'est le grand mal français (nous verrons cela la prochaine fois). Conservateur et conserver,la racine et la même, mais elle ne peut que mener, comme en Allemagne, ou au Royaume Uni à une libéralisation détruisant services publics et plus fragiles (qui voudrait d'un contrat 0h anglais ou d'un mini job allemand à 2€ de l'heure ? c'est pourtant ce vers quoi voudraient tendre nos libéraux. Mais nous verrons pourquoi dans un autre papier)

En attendant de voir si un revirement se produit grâce à une prise de conscience de la nécessité du passage en ce XXIe siècle à un progrès social, économique et écologique contre le "progrès'' actuel, qui ne voit que progresser les flux inhumains de réfugiés et d'argent numérique, je vous invite à penser un peu à tout ça

Che de Fermont

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article