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Le temps d'y penser

Le monde est plus complexe qu'il n'y paraît... Venez prendre "Le TEMPS d'y PENSER" !

La nouvelle lutte des classes

M'en fou moi de travailler 39h payées 37 jusqu'a 65 ans, je suis déjà retraitée #VotezFillon #Ironie

M'en fou moi de travailler 39h payées 37 jusqu'a 65 ans, je suis déjà retraitée #VotezFillon #Ironie

Une lutte des classes obsolète ? 

L'observation des derniers votes, des dernières élections (primaires inclues) et globalement le recueil du ressenti de nombreux citoyens m'a fait réfléchir sur ce concept qu'a théorisé Marx et qui, tout au long du XXe siècle, fut le moteur de la lutte et du progrès social. 

Je me souviens en effet du front populaire et des discours enflammés de Léon Blum, l'un des grand héro méconnu du siècle dernier, parlant de l'unité prolétarienne, de mes lectures de Marx, Blum, Jaurès qui eux aussi désignent le prolétariat, les bourgeois s'opposant pour chacun faire valoir des intérêts contraires. 

En simplifiant on trouvait, dans ce concept, le prolétariat composé de toutes les classes populaires possédées ouvrières et paysannes, de l'autre la bourgeoisie possédante. Mais le progrès faisant, la classe moyenne s'est mêlée à tout ça qui est l'ensemble le plus hétéroclite qui soit. De même chacune de ses classes s'est complexifiée. On ne peut pas/plus mettre tout le monde dans le même panier. Désigner le prolétariat ou la bourgeoisie comme étant un ensemble uni et cohérent ne me semble plus d'actualité. 

Pour autant est ce que le peuple est uni ? Est il de plus en plus assimilable à un ensemble uni et cohérent. Je ne pense pas. Les clivages théorisés par Marx ne sont, à mon avis, plus d'actualité mais montrent quelques chose de très intéressant. Au delà de la nécessité climatique qui concerne tout le monde, la plupart des sujets font se lever des antagonismes entre les différents corps de la société. Cependant ceux ci sont plus nombreux et complexe que la bourgeoisie et le prolétariat. Je pense que parler des classes populaires, des classes moyennes, des classes supérieures, est beaucoup plus juste que parler de la classe populaire, moyenne et supérieure. Chacun de ses ensembles, en ce XXIe siècle, a gagné en diversité et il faut la prendre en compte pour comprendre les antagonismes de la société. On présente par exemple des clivages géographiques: Paris vs la Province, Centre ville vs Banlieue, Centre vills vs périurbain, Ville vs campagne. Ces clivages géographiques représentant des clivages socio-économiques : grosso merdo à chaque lieu correspond un ou des groupes sociaux dont le lieu de vie conditionne en partie les vicissitudes du quotidien (logement en centre ville, accès aux services publics et à l'emploi dans les campagnes, ghettoïsation des banlieues et déclassement des périurbains...). 

De la lutte des classes à la lutte des âges ? 

Après cette longue introduction générale, j'en viens à ce sur quoi je voulais principalement parler. Nous avons vu qu'il y a de nombreux clivages dans la société qui nécessite de réactualisé la théorie de la lutte des classes. Je souhaiterai mettre en avant une des composantes de cette nouvelle lutte des classes: la lutte des âges. 

La primaire, le brexit et de plus en plus d'élections sont l'illustrations parfaite de cette opposition. En effet, qui vote principalement ? Je vous le donne en mille ce sont les personnes les plus âgée. En gros plus on vieillit, plus on vote et plus on est jeune moins on vote (et quant on le fait c'est trop souvent pour l'extrème droite mais c'est une autre histoire...). 

Lors du brexit on a dit que les "vieux" avaient voté pour alors que les "jeunes" avaient voté contre. C'est à la fois vrai et faux, oui si on regarde les pourcentages mais là où les 3/4 des "vieux" votaient pour ce scrutin, 1/4 des "jeunes" le faisaient. Et effectivement dans ces proportions, les majorités énoncées plus haut avaient court. 
La primaire de droite fut un exemple pire encore car ce clivage fut porté à l'extrème et la France la plus âgée a clairement voté Fillon (en tout cas si on étudie les votants). On a retrouvé ce clivage pour l'élection de Trump... 

Bref les citoyens les plus âgés votent davantage que les plus jeunes et votent selon leurs intérêts qui sont principalement la préservation du capital, plus ou moins important, qu'ils se sont constitués toute leur vie pour leurs vieux jours, et de se sentir en sécurité (voir en ultra sécurité). A côté de cela les plus jeunes ne participent plus au scrutin, tous désabusés qu'ils sont de la politique et des politiciens sauf que ce faisant ils amènent à ce que leurs intérêts ne soient plus pris en compte dans le débat public). Quel est l'intérêt de défendre une population qui n'apportera aucune voix lors de l'élection ? ... 

Ce triste état des lieux a amené à ce que des décisions ou des propositions possiblement délétère pour les générations présentes et futures soient votées ou portées au plus haut sommet du débat et je pense notamment à la casse sociale proposée par la droite. Qui sont les électeurs de droite? des personnes plutôt âgées, plutôt aisées, bien intégrées socialement et économiquement. Pour eux parler de casse du modèle sociale et de choc libéral ne porte pas à conséquences, qu'est ce que le recul de l'âge de la retraite ou la hausse du temps de travail va bien pouvoir faire à une personne déjà retraitée ou suffisamment aisée pour prendre une complémentaire et ne pas avoir de travail trop usant physiquement et mentalement? Alors que pour un plus jeune bonjour les dégâts... En quoi le changement climatique parle à ces mêmes personnes puisqu'elles n'en verront pas les conséquences les plus dramatiques ? Alors que les plus jeunes. Et les lois rétrogrades sociétalement ? En quoi concernent elles directement les plus anciens qui ont déjà pu vivre leur vie et leurs expériences ? Alors que les plus jeunes.... D'autant qu'on parle ici de personnes qui ont grandit et connu la période la plus faste de notre histoire: les 30 glorieuses, là où les plus jeunes font faces à des défis immenses menaçant l'humanité toute entière

Il y a dans ce vote générationnel une sorte d'égoïsme car les régressions que vont amener ces votes ne concerneront pas les personnes qui les auront portés haut. A l'inverse les jeunes générations devront en subir les conséquences. Cependant les jeunes ne sont pas exempts de tout reproches car c'est leur désintérêt pour la chose publique qui amène à cela et empêche un vrai rapport de force. Le même constat peut être fait quand on observe la participation différentielle des classes populaires et aisées: les riches votent, pas les pauvre. Or, c'est le fait de croire que de toute manière ce que je fais comme individu ne changera rien alors que ce sont bel et bel les petits torrents de montagne qui font les plus grands fleuves qui a amené à la situation actuelle. 

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