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Le temps d'y penser

Le monde est plus complexe qu'il n'y paraît... Venez prendre "Le TEMPS d'y PENSER" !

Le Russie, un allié d'avenir pour l'Europe ?

La Russie, carrefour entre la vieille Europe et le Dragon Asiatique

La Russie, carrefour entre la vieille Europe et le Dragon Asiatique

Petite pause dans notre histoire du moyen orient sans pour autant s'en éloigner totalement. Aujourd'hui je vous propose de s’interroger sur la nécessité pour l'Europe de rester en bons termes avec la Russie, qu'elle soit ou non Poutinienne. Je vous développerai ici mon avis sur la question que je tenterai d'argumenter au mieux, à vous ensuite de prendre le temps d'y penser et d'en discuter avec nous !

Argument 1: Pour garantir un accès au nouveau centre du monde

Ce n'est un secret pour personne, le centre du monde se déplace de plus en plus vers la région Asie-Pacifique or nous, pauvres européens, sommes éloignés de ce coin de monde. Seules 2 voies d'accès peuvent nous y mener: le Canal de Suez (qui nous impose de maintenir l'est africain et le moyen orient très instable dans notre diplomatie mais ce sera l'objet d'un autre article) par la mer ou la Russie par la terre. La volonté chinoise d'ouvrir de nouvelles routes commerciales de la soie, maritimes et terrestres passant, par le sous continent indien, l'Asie Centrale et la Russie va dans le même sens (cherchez sur Youtube les excellentes émissions du Dessous des Cartes consacrées à ce sujet ). Bref pour ne pas nous couper du monde, restons proche des russes pour nous garantir l'accès à ce centre.

Argument 2: Avoir de nouveaux alliés

Ce n'est un secret pour personne, les américains n'ont que faire de l'Europe. Autrefois nécessaire car en première ligne face à l'URSS et ensuite pour protéger ses pétroliers revenant du golfe persique, elle est aujourd'hui une pièce sacrifiable dans l'échiquier stratégique américain. Il suffit pour s'en convaincre la solitude Européenne lors de la crise ukrainienne et le faible interventionnisme américain lors des crises libyennes et syriennes. Au contraire, Moscou se mue en un acteur majeur dans la région afin de protéger son flan sud et le sensible Caucase (Souvenir de Tchétchénie et de Géorgie) ainsi que son unique accès aux mers chaudes via l'Iran et les détroits turcs encadrant la mer de Marmara. Le Désengagement américain, qui se couple avec une présence renforcée en Asie Pacifique, isole de facto l'Europe qui, pour éviter de se retrouver définitivement seule, doit trouver un nouveau partenaire. Qui d'autre que la Russie, avec qui nous partageons des frontières, est à même de nous amener des garanties en termes stratégiques pour contrebalancer l'hégémonie impérialiste américaine?

Argument 3: Avoir un partenaire économique

L'Europe, au contraire des USA grâce à l'explosion de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, est dépendante des importations externes de matières premières (énergétiques ou non). La Russie, avec ses immenses réserves encore sous exploitées en tout ce qui est extractible est un partenaire évident, proche géographiquement et beaucoup plus stable que le moyen orient nous offrant ainsi des garanties sur la fournitures de ces matériaux. De même, le pays possédant des infrastructures vétustes, il peut trouver en Europe les entreprises et le savoir faire à même de les aider à optimiser l'exploitation, la modernisation et l'aménagement de leur territoire.

Conclusion

Se détourner de la Russie a été l'erreur majeure des diplomaties française et européenne depuis 2011. Encore persuadé que les américains via l'OTAN restent des alliés fiables, les européens se sont enfermés dans une logique de russophobie portée la soit disant opposition entre la démocratie américaine (vous savez celle qui fait la guerre et déstabilise le monde entier depuis 70 ans) et l'autoritarisme poutinien exagéré par nos médias jusqu'a il y a 15 jours.

Attention, je ne me positionne pas ici comme un "pro poutine" mais plutôt comme le partisan d'un partenariat renforcé avec la Russie qui, quelque soit son dirigeant (dans certaines limites tout de même), est une puissance de premier plan avec qui il faut travailler et dont nous pouvons tirer réciproquement des bénéfices. Je préfère également traiter avec Poutine, et son sens particulier des droits et l'homme, de la démocratie et du partage du pouvoir, qu'avec les monarques du golfes lapidant leurs femmes (pour rappel pour la première fois cette année les femmes pourront voter en Arabie Saoudite alors qu'elles ne peuvent toujours par sortir dehors non accompagnées par un homme) et aux liens troubles avec les groupes djihadistes.

A suivre: dans un prochain article je tenterai de vous expliquer les différentes positions diplomatiques russes et poutinienne dans le monde, notamment concernant les dossiers ukrainien, caucasien et syrien

Che de Fermont

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