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Le temps d'y penser

Le monde est plus complexe qu'il n'y paraît... Venez prendre "Le TEMPS d'y PENSER" !

Réduire le temps de travail: une nécessité sociétale

A l'heure où l'austerité est dans tous les discours et où les candidats de "l'alternance" proposent tous de repasser aux 39, 40h ou plus si affinité, le discourt social de réduction du temps de travail paraît plus anachronique. Pour autant, le chômage de masse et l'automatisation des moyens de production rendent ses questions bien plus d'actualité qu'il n'y paraît. Les exemples à la sauce libérale allemand et anglais et l'introduction dans le débat d'un revenu universel, vont d'ailleurs dans ce sens. Etat des lieux :

S'il y a bien un point sur lequel tout les gens raisonnables semblent d'accord, c'est qu'il faut réduire le temps de travail. Comme je l'écris plus haut, le contexte actuel et celui à venir vont amener la disparition de centaine de milliers d'emplois, notamment des emplois peu qualifiés. Face à ces phénomènes déjà perceptibles, libéraux et socialistes (vrais socialistes hein) s'entendent pour proposer des solutions pour répartir entre tous le travail restant.

Pour bien comprendre la problématique, faisons une analogie. Imaginons le travail comme étant un gâteau à partager entre les travailleurs. Actuellement de plus en plus de personnes veulent de ce gâteau mais celui-ci ne grossit pas assez pour satisfaire tout le monde. Face à cela que faire ? Laisser les premiers prendre leur part au détriment des derniers ? Au risque que ceux-ci ne se révoltent pour avoir été privé de gâteau et de son goût délicieux... Ou alors répartir ce gâteau entre tout le monde pour que chacun ait une part, quitte à ce qu'elle soit petite.

Les libéraux anglais et allemands appliquent cette métaphore à la lettre via les mini-jobs ou les contrats 0 heures qui donnent des miettes à tous, tout en faisant artificiellement baisser le chômage. Cette façon de procéder, totalement antisociale, a tout de même un bienfait : elle intègre - même un peu - tout le monde dans la société et fait participer chacun, même à un petit niveau, à la marche des rouages diminuant les ressentiments.

En France on continue de donner de grosses part à ceux que l'on appelle les "insiders" privant les "outsiders" du sésame. Cela vient de l'histoire, la France a, dans son droit du travail toujours beaucoup protégé les postes, plus que les gens qui les occupent. Je m'explique ! Actuellement, les droits sociaux sont attachés aux emplois et non aux personnes. Dans les autres pays libéraux, les droits minimes, sont attachés aux personnes et le moins possible aux emplois. Ceci a pour conséquence de faciliter la gestion des emplois par les employeurs puisque ceux-ci ont peu de droits. Les employés se tournant alors, en cas d'absence d'emploi, vers le système social. La loi travail actuelle touche également à cette conception en créant le compte personnel d'activité qui vise à attacher certains droits aux personnes et non aux emplois.

Cette dichotomie est de moins en moins pertinente compte tenu des évolutions du monde. Cependant, Il faut que tout le monde ait du gâteau pour ne pas mourir de faim ! Mais, pour que malgré la diminution de sa part individuelle, tout le monde en ait, il convient de le rendre plus nourrissant pour que chacun garde le même apport calorique au final (diminuer les parts mais les rendre plus riche en gros). Comment faire cela ? En améliorant la recette grâce aux revenus dégagés par l'automatisation ? Taxer le travail automatique en somme ! Concrètement je ressors là recette socialiste de réduction du temps de travail sans perte de salaire.

Problème il est compliqué de financer ce système, où à droit individuel et contractuel (vis à vis donc de l'employé et de l'emploi) constant, on diminue la contribution de chacun. Là, entre le revenu universel. Les libéraux le veulent minimal et à la place de toute prestation sociale... Bref, en faire non pas un système redistributif mais un système de remplacement du salaire privé dans la droite lignée de la charité chrétienne. Je préfère le voir plus important et le plus individualisé possible pour maintenir l'idée redistributive de la protection sociale et au nom de la dignité humaine .

Au stade actuel, ces lignes semblent être "folie" car le marché du travail est encore celui du XXe siècle globalement... Il commence à entrer dans une transition qui amènera aux conséquences décrites plus haut : exclusion de plus en plus de travailleurs peu qualifiés puis moyennement qualifiés au fur et à mesure des avancées techniques. Il sera alors nécessaire pour maintenir l'équilibre de la société de garantir à chacun une activité rémunérée suffisamment pour pouvoir continuer à se sentir intégré (même si c'est faux) et ainsi ne pas se révolter.

Ces heures perdues à débattre d'une lois de plus en plus vide occultent le vrai débat, celui qui sera nécessaire pour définir ce que doit être le travail du XXIe siècle dans nos sociétés qui devront se détourner de la croissance créatrice d'activité et qui seront confrontée à la baisse des emplois humains au profit d'emplois automatisés. Je ne fais que lancer quelques constats et quelques pistes, à vous de vous en emparer pour définir comment le travail, sa rémunération et sa répartition doivent être écrit.

Che de Fermont

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