7 Juin 2016
Plusieurs éléments du contexte actuel me poussent à être pessimiste quant à l'utilité du futur quinquennat concernant la réforme profonde dont notre pays a besoin. Contexte social, international, politique... A moins d'un an du jour J tout semble parti pour ne pas changer... Et si le RDV de 2017 était déjà manqué ?
Faisons tout d'abord un état des lieux de la situation politique. la dynamique actuelle est partie pour amener la candidate de l’extrême droite au second tour de l'élection présidentielle. Même dans le cas contraire un énième duel LR-PS serait l'autre duel probable. Quel serait le point commun entre ces 2 cas de figures ? Aucuns réel débat de fond, aucuns changements de ligne significatif ne seraient à attendre. En effet, avec Mme Le Pen au second tour, on peut légitimement penser que le sacro-saint front républicain (auquel je suis opposé ) ferait élire plus ou moins largement le ou la candidat(e) opposé à mme Le Pen à tel point que, comme le dit très bien JLM, même une chaise gagnerait probablement contre elle.
L'autre cas de figure, une nouvelle opposition LR-PS, amènerait à un nouveau faut débat entre 2 nuances d'une même ligne européiste, atlantiste et libérale pour au final aboutir peu ou prou à la même bouillie que celle qui nous est servie actuellement depuis 15 ans au moins. Là aussi pas ou peu de débat.
Il semble quelque soit le cas que le candidat de droite sera le mieux placé par rejet du sortant et de l’extrême droite. Mais alors sur quelle base pourra t'il s'appuyer pour gouverner ? Aucunes évidemment... Il se retrouverait dans une situation comparable, mais bien pire, à celle de Hollande après 2012: celle d'un président par défaut, élu par le rejet de ses adversaires... Or les 4 dernières années nous ont prouvées à quel point cette posture facilite la mise en place d'une politique. La potion libérale que veut nous faire avaler la droite ne pourra être mise en application car le peuple français n'aura jamais voté pour cela, mais aura voté en rejet des personnes opposées au candidat de la droite.
Ceci me permet de rebondir sur le principal problème de notre mode de scrutin et de nos institutions: elles élit des personnes et non pas des programmes. Elles consacrent la toute puissance d'un homme mais la mort des idées qui deviennent soit des mensonges électoraux, soit des poudrières explosant à la face de l'exécutif, soit de simples postures pour les membres du parlement. La loi travail est un parfait exemple de ces 3 cas: jamais prévue lors de la campagne, elle embourbe l'exécutif dans la colère sociale et n'est pas appliquée à causes des postures partisanes de parlementaires qui refusent d'être d'accord à cause d'étiquettes différentes malgré un fond idéologique commun.
Pour résumer, la droite va probablement se contenter de critiquer le bilan PS, le PS va se contenter de dire que sans eux on serait tous devenu des esclaves et l'extrème droite de dire qu'IlsSontTousPourrisSaufNous. D'où viendrons les idées ? D'où viendra la vision que se doit de porter un président pour entraîner avec lui le peuple ? La tendance actuelle, celle de voir des comptables à l'idéologie aussi creuse qu'un programme de D8 diriger le pays comme il gérerait les comptes d'une société quelconque, est partie pour s'accentuer.
Evidemment je prend le rôle facile de commentateur, j'avoue avoir parfois un peu de mal à préciser des solutions concrètes car je me frotte à l'a difficulté de l'applicabilité de certaines idées me séduisant. La difficulté est toujours la même, sous le système d'exploitation et les logiciels actuels il est impossible de réformer et d'impulser une vue d'ensemble sans mettre la moitié du pays dans la rue ou se heurter aux murs des traités, européens notamment. Alors que faire ? Du passé table rase ? Dans tous les cas pour se remettre au travail, il faudra commencer par changer notre matériel désuet.
Che de Fermont